Le XIX^e siècle est vu communément comme le siècle des nations et des États-nations. Alors que dans les autres pays européens, l’édification de monuments et d’institutions battait son plein, le jeune État fédéral suisse avait du mal à envisager de se doter d’un musée national. Cette initiative rencontrait un certain scepticisme. Il y avait par ailleurs des raisons tout à fait pragmatiques: pratiquement tous les cantons possédaient leurs propres collections, ce qui reflétait le caractère fédéral du jeune État-nation. C’est le conseiller national zurichois Salomon Vögelin qui lance le débat sur la fondation d’un tel musée en 1883, inspiré par le succès de l’exposition d’art nationale organisée à l’occasion de l’exposition nationale suisse à Zurich.

Suite à des affrontements virulents pour en déterminer le site d’implantation, Zurich s’impose finalement en 1891 face à Lucerne, Bâle et Berne. Le jeune architecte Gustav Gull reprend divers éléments architecturaux historiques du bas Moyen Âge et de l’époque moderne: de par sa conception, le Musée national suisse devait créer l’unité entre collection, exposition et architecture. Avec l’association du musée et de l’école d’arts appliqués, c’est un autre postulat fondamental qui est respecté: le passé doit pouvoir servir de modèle et de stimulation au travail des étudiants. Aujourd’hui, le Musée national Zurich fait figure d’exemple exceptionnel d’un musée du XIX^e siècle et de monument historique d’importance nationale.

Inauguré en 2016, le nouveau bâtiment signé des architectes suisses Christ & Gantenbein vient compléter à merveille l’aile imaginée par Gustav Gull. Il abrite de grands halls d’exposition à aménagement flexible, une bibliothèque moderne et un auditorium qui accueille des manifestations publiques.

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