Visuels clés de l’exposition Expériences de la Suisse – Enfance placée

Enfance placée

Expériences de la Suisse

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Installation

En Suisse aussi, les ingérences de l’État dans la vie des personnes ne répondant pas aux normes sociales étaient monnaie courante. Les «mesures de coercition» ont affecté des adultes, mais aussi des centaines de milliers d’enfants et d’adolescents jusque dans les années 1980. Ils ont été retirés à leurs parents ou à des proches pour être placés dans des établissements et familles d’accueil. Nombre d’entre eux ont subi des maltraitances et des abus. Forcés à travailler, ils ont reçu une éducation insuffisante. Dans cette installation vidéo, des victimes racontent leur histoire, la manière dont elles ont vécu cette période ainsi que ses répercussions, et expliquent pourquoi elles témoignent aujourd’hui.
 

À propos du format

De par leur complexité, tous les développements ayant marqué l’histoire récente de la Suisse ne peuvent pas être représentés au moyen d’objets. Le format «Expériences de la Suisse» met donc d’accent sur les témoins de ces périodes. Confronté à des destins et des expériences individuels, le public du musée est amené à jeter un regard rétrospectif sur les nombreuses facettes de l’histoire contemporaine suisse. Le thème de l’exposition change chaque année. Dépourvu d’objets, le format se compose d’une grande projection immersive dont le son est diffusé via des casques audio. Il comporte aussi une station d’approfondissement fournissant des informations quant aux derniers résultats de la recherche et au contexte culturel et historique de chaque thématique.

Medias

Expériences de la Suisse – Enfance placée

Musée national Zurich | 5.7.2024 - 27.10.2024
Date de publication 5.7.2024

En Suisse, des enfants ont été retirés à leurs parents ou à leurs proches jusque dans les années 1980 et placés dans des institutions et des familles d’accueil ou adoptives, où nombre d’entre eux ont subi des violences et des abus. Dix témoins de cette époque racontent leur histoire personnelle dans une installation vidéo.

Il aura fallu attendre le XXIe siècle pour qu'un sombre chapitre de l’histoire suisse éclate au grand jour: l’ingérence de l’État dans la vie de personnes ne répondant pas aux normes sociales au moyen de mesures de coercition à des fins dites d'assistance. Ces mesures concernaient non seulement des adultes, mais aussi des centaines de milliers d’enfants et d’adolescents jusque dans les années 1980. Ils étaient retirés à leurs parents ou à leurs proches, souvent contre leur gré, et placés dans des institutions et des familles d'accueil ou d’adoption. Nombre d’entre eux ont subi des maltraitances portant directement et lourdement atteinte à leur intégrité physique, psychique ou sexuelle, ou à leur développement intellectuel.

Le placement d’enfants et d’adolescents en Suisse est le sujet de la deuxième édition du format «Expériences de la Suisse» au Musée national Zurich. Dépourvue d’objets, l’installation se compose d’une grande projection immersive dont le son est diffusé via des casques audio. Elle comporte aussi une station d’approfondissement fournissant des informations sur le contexte culturel. Les récits des dix témoins sont au cœur de ce format.

Par exemple Armin (*1927), qui raconte que sa mère fut contrainte de le confier à l’adoption car elle n’était pas mariée. Après un séjour au foyer pour enfants de Thalwil, il a vécu pendant deux ans seulement dans une famille d’accueil avant d’être placé, pour des raisons financières, au centre de redressement «Sonnenberg» de Kriens (LU), où il a été victime de sévices corporels et psychiques. Ce n'est qu’à partir de l’âge de 17 ans qu’Armin a pu décider lui-même de sa vie.

Uschi* (1952) a connu un destin tout aussi affligeant. Après avoir été retirée à sa mère yéniche, elle a été envoyée comme Armin dans des familles d’accueil et des foyers pour enfants ou des centres de redressement. Après des années de maltraitance, elle a été violée par son oncle à l’âge de 14 ans. Tandis que lui n’a pas été inquiété pour les faits, Uschi a été placée au centre de redressement «zum Guten Hirten» à Altstätten (SG). Plus de 3500 pages de dossiers témoignent des préjugés qu’entretenaient les autorités et le personnel des foyers vis-à-vis des Yéniches.

Ces dix témoins sont les porte-parole de centaines de milliers de personnes concernées en Suisse. Ce n’est pas la première fois que les personnes interviewées, qui proviennent des quatre coins du pays, partagent leur expérience. Il faut du courage pour parler d’événements difficiles et traumatisants devant une caméra. C'est pourquoi leurs récits et leur engagement à se confronter au passé et à faire valoir les droits des victimes sont d’autant plus précieux.

L’installation vidéo sera présente au Musée national Zurich du 5 juillet au 27 octobre 2024 et du 17 janvier au 13 avril 2025.
 

Le thème des mesures de coercition à des fins d’assistance et du placement des enfants a bénéficié ces dernières années d’un éclairage scientifique. Le Programme national de recherche 76 «Assistance et coercition» (PNR 76) s’est notamment penché sur les mécanismes et les effets passés, présents et futurs des mesures d’assistance et de coercition. Dans un second temps, l’Office fédéral de la justice lance et soutient des projets de valorisation des résultats de l’étude scientifique, dont une exposition nationale itinérante. Elle sera inaugurée en octobre 2025 au Musée historique de Lausanne, puis présentée en différents lieux jusqu’à fin 2027. Si l’installation actuelle du Musée national Zurich n’est pas liée à cette exposition itinérante, elle contribue néanmoins à transmettre ce chapitre de l’histoire suisse.

Images

Règles

Une fois placées, les personnes perdent leur liberté individuelle ainsi que leur sphère privée et sont obligées de se soumettre à une organisation hiérarchique. Souvent, elles grandissent isolées ou en collectivité et n’ont que peu de liberté, voire aucune. Dortoir dans la «maison de rééducation au travail» à Bellechasse, Sugiez (FR), années 1940

Archives de l’État de Fribourg

Règlement intérieur

Le quotidien est minuté et s’articule autour du travail. Les amitiés internes ou les contacts avec l’extérieur sont proscrits, le courrier censuré. Il faut attendre les années 1960 pour que la conception de l’éducation commence à changer. Foyer de Pestalozzi Redlikon, Stäfa, 1955, Photo: Eduard Bodo Schucht

Baugeschichtliches Archiv der Stadt Zürich, BAZ_032975

Mise en œuvre des mesures de coercition

Outre l’assistance publique et les autorités tutélaires d’une commune, de nombreuses autres instances, administrations et institutions sont impliquées selon les situations, ainsi que des foyers privés et religieux, des intermédiaires en vue d’adoption ou des familles d’accueil. Ces différents acteurs et actrices soulagent la communauté d’un point de vue financier, mais compliquent la surveillance et le contrôle. Deux religieuses avec des enfants dans un foyer pour enfants en Valais, vers 1930-1940. Photo: Paul Cattani

Musée national suisse

Travail forcé

L’éducation au travail est capitale. L’objectif est de recourir le moins possible à l’argent public pour soutenir les personnes, ce qui vaut pour les adultes et les enfants. Les enfants sont donc contraints de travailler, et sans rémunération. Salle de travail dans le foyer pour filles «Lärchenheim» à Lutzenberg (AR). Photo: Reto Hügin

StAAG/RBA1-1-8848_1

Sans défense

Les autorités ou le personnel de surveillance empêchent de nombreux enfants placés de maintenir le contact avec leurs parents ou leurs proches. Les enfants n’ont pas de personnes de référence à qui se fier. Ce manque de protection les conduit souvent à être victimes de violence verbale, psychique, physique ou sexuelle. Jeunes garçons faisant leur toilette du soir au lavabo commun du «Rettungsanstalt zur Aufnahme der verwaisten und verwahrlosten Jugend» (foyer des enfants orphelins ou abandonnés) d’Oberflachs (AG), 13.11.1943.

Keystone/EB (Image numéro 60566323 peut être obtenue auprès de Keystone)

«Les Enfants de la grand-route»

Plusieurs centaines de milliers de personnes sont concernées par les mesures de coercition à des fins d’assistance, en particulier, les pauvres, les Yéniches, les drogués, les mères célibataires ou divorcées et leurs enfants, les orphelins et les hommes au chômage. L’organisation caritative «Les Enfants de la grand-route» sépare systématiquement les enfants yéniches de leurs familles pour les placer dans des foyers ou des familles d’accueil. Alfred Siegler, fondateur de l’organisation «Les Enfants de la grand-route», contrôle les dents d’une jeune fille yéniche à Ilanz, 1953. Photo: Hans Staub

Keystone / Fotostiftung Schweiz (Image numéro 417306953 peut être obtenue auprès de Keystone)

Regard sur l’exposition

Musée national suisse

Regard sur l’exposition

Musée national suisse

Contact presse du Musée national Zurich

+41 44 218 65 64 medien@nationalmuseum.ch

Achevé d’imprimer

  • Direction générale Denise Tonella
  • Direction du projet Rebecca Sanders
  • Commissariat Michael Kempf, Rebecca Sanders, Loretta Seglias
  • Scénographie Alex Harb
  • Interviews Loretta Seglias, Denise Tonella
  • Projection Maurizio Drei, Michele Innocente
  • Collaboration scientifique Jasmin Mollet
  • Comité consultatif Günhan Akarçay, Heidi Amrein, Beat Högger, Markus Leuthard, Sabrina Médioni, Denise Tonella
  • Contrôle du projet Sabrina Médioni
  • Direction technique Mike Zaugg
  • Aménagement de l’exposition Ira Allemann, Sophie Lühr, Marc Hägeli, Dave Schwitter, Philippe Leuthardt
  • IT | Web| Bornes interactives Thomas Bucher, Danilo Rüttimann, Alex Baur, Thomas Bucher, Ueli Heiniger,Immensive SA, Tweaklab AG, Office 104/Nu Hoai Nam Ton
  • Marketing et communication Andrej Abplanalp, Anna-Britta Maag, Sebastiano Mereu, Carole Neuenschwander, Alexander Rechsteiner
  • Graphisme publicitaire Resort GmbH für Visuelle Kommunikation
  • Traductions Martina Albertini, Thomas Bochet, Marie-Claude Buch-Chalayer, Bill Gilonis, Barbara Meglen, Laurence Neuffer, Maël Roumois, Geoffrey Spearing, Luca Tori

Nous tenons à remercier les témoins pour leur précieuse participation : Alain, Armin, Danielle, Heinz, Karin, MarieLies, Mario, Michael, Sergio, Uschi

Remerciements également à tous les contributeurs de la plateforme « Visages de la mémoire »

Pour le tournage en Suisse romande, nous remercions Patrick Gyger, directeur général de Plateforme 10