Une brève histoire de l’économie circulaire
Daniela Schwab
10. September 2024
Si le terme est nouveau, le principe de l’économie circulaire – qui consiste à réutiliser, recycler ou réparer des objets – est vieux comme le monde.
Pierre, métal, plastique
Exposition | accessibility.time_to
Notre société de consommation et du tout-jetable est un phénomène récent dans l’histoire de l’humanité. La rareté et le manque dictaient autrefois l’utilisation des matériaux et des objets. Jusqu’à la révolution industrielle à la fin du XVIIIe siècle, il était courant de donner des vêtements, de réparer des outils, de réutiliser des matériaux de construction, de faire fondre des objets en bronze pour en créer d’autres, ou encore de recycler des récipients en verre. Qu’ils soient en tissu, en métal, en pierre ou en verre, toutes sortes d’objets étaient à l’époque destinés à une deuxième ou à une troisième vie, voire à une vie éternelle. L’exposition jette un regard sur les méthodes passées et actuelles de l’économie circulaire. À travers leur histoire, des objets datant de l’âge de pierre à nos jours nous sensibilisent à la valeur des choses.
Pour une vitrine digitale, nous avons cherché des photos d'objets personnels du quotidien réparés de manière créative, revalorisés par upcycling ou transformés en quelque chose de nouveau, auxquels vous avez donné une deuxième vie. Les photos envoyées seront présentées de manière anonyme dans une vitrine digitale de l'exposition. Voici une sélection parmi les nombreuses contributions reçues, pour lesquelles nous vous remercions chaleureusement !
Réparation, réutilisation et transformation: une nouvelle exposition au Musée national Zurich est consacrée aux méthodes de l’économie circulaire, de l’âge de pierre à nos jours.
Bien que le terme soit relativement récent, l’économie circulaire se pratique depuis les débuts de l’histoire humaine. Nos procédés généraient également des déchets et polluaient l’environnement, mais notre manière de gérer les objets et les ressources était dictée par la rareté et le manque, contrastant avec l’actuelle société de consommation et du tout-jetable. Dans la mesure du possible, tout était recyclé, réparé, transformé ou utilisé à nouveau.
En présentant des objets rapiécés, réutilisés ou préservés à travers les générations, cette exposition nous fait prendre davantage conscience de la valeur que revêt la deuxième vie des objets.
L’utilisation des matériaux sous une autre forme est attestée dès l’âge de pierre. Ainsi, les lames en silex ou les haches en pierre endommagées n’étaient pas jetées, mais transformées pour être réutilisées. Plus tard, les récipients, bijoux, ustensiles ou sculptures en bronze étaient récupérés et fondus pour fabriquer entre autres des pièces de monnaie et des armes. D’autres objets encore n’ont pas changé, mais ont été transmis et utilisés de génération en génération. C’est notamment le cas d’un berceau du XVIIe siècle dans lequel quantité de membres de la famille Waser de Zurich auraient passé leurs premières nuits.
Avant leur production à l’échelle industrielle, les textiles étaient aussi utilisés jusqu’à ce qu’ils se désagrègent et ne puissent plus servir. Les maîtres de maison transmettaient leurs vêtements à leurs employés, puis on utilisait les lambeaux de tissus comme chiffons, dans la production de papier, voire comme papier toilette. Même les vêtements particulièrement luxueux, après avoir été portés par la noblesse, bénéficiaient d’une deuxième vie dans les églises et monastères en tant que vêtements liturgiques, robes de la Vierge, nappes d’autels ou pour envelopper des reliques.
Avant le XXe siècle, l’élaboration de stratégies de réutilisation ou de transformation était motivée par le manque de ressources. De nos jours, ce sont la surproduction et la pollution qui nous amènent à nous interroger sur l’économie circulaire. Dans ce contexte, les nouvelles technologies sont sources d’opportunités, puisqu’Internet permet d’échanger et de revendre des objets d’occasion. De plus, des créatrices et créateurs de mode contemporaine revalorisent d’anciens textiles grâce à l’upcycling ou créent de nouveaux vêtements et accessoires à partir de déchets.
L’exposition elle-même apporte sa pierre à l’édifice, puisque de nombreux éléments structurels proviennent d’anciennes expositions ou pourront être réemployés à l’avenir. Cette exposition sera présentée du 14 juin au 10 novembre 2024 au Musée national Zurich. Elle prendra ensuite le chemin du Forum de l’histoire suisse Schwytz, où elle sera ouverte au public du 7 décembre 2024 au 27 avril 2025.
L'exposition sera également à découvrir au Forum de l’histoire suisse Schwytz à partir du 7 décembre 2024.
Wir danken:
Le Musée national suisse remercie la Fondation Willy G. S. Hirzel pour son soutien.